Pages avec des trucs

dimanche 19 octobre 2008

Attente en pédiatrie


« Valerian, mets-toi dans le trou »
« Laura vient maintenant, c'est notre tour »
« Enlève ton manteau sinon tu va être malade en sortant »
« Attention au gamin »

Les petites chaises plastiques empilées les unes sur les autres s'effondrent dans un bruit d'enfer. Un cri, des pleurs, des rires.

Dans la salle d'attente du service pédiatrie, le bruit d'une dizaines de mômes de moins de huit ans résonnent à en étourdir leurs parents, plus habitués qu'ils sont au calme feutré de la salles d'attente du médecin de famille, où on ose à peine exprimer sa bronchite par quelques toussotements retenus par sa main devant la bouche.

Dans cette pièce lumineuse de l'hôpital, pleine d'anciennes couleurs flashies délavées, jaune sale, rose passée, bleu acide et vert mousse, des pères et des mères rient aux exploits psychomoteurs de leurs descendances qui s'exercent à sauter, courir, rouler, ramper, grimper sur des modules en plastique. D'autres sourient, une larme à l'oeil. Émus de les voir s'amuser si gentiment ? Ou d'angoisse retenue pour faire bonne figure durant l'attente des résultats des tests cliniques passés par le petit bout de chou qui se balance doucement sur un cheval à bascule certifié CE.

Une télé dans un coin, en hauteur - pour qu'on ne l'éteigne pas ? Diffuse des dessins animés que les plus grands des petits patients suivent bouche ouverte. Assis sur un coussin, au niveau du sol. Si l'attente dure, ils auront probablement un torticolis. Une raison de plus pour revenir le lendemain et regarder la suite de Ben 10.
- C'est quoi, là, qui passe à la télé ?
- Ben, euh. Je sais pas.
- Et tu regardes ! T'aimes bien ?
- oûaaîs ... ça va.

Une petite fille enfonce un cube dans un cube plus gros par le trou en forme de rond. Elle tape, il passe.

Un petit bonhomme râle devant une vitrine une reconstitution de la vie à l'hôpital. En Playmobil®. Il rêve de les attraper et de jouer mais c'est interdit. De plus, il a à peine trois ans, les petites pièces lui sont dangereuses, qui sait, peut-être les avalerait-il ? A cet âge-là, on met tout en bouche.

Une pré-ado s'étouffe dans les bras de sa mère. Elles ont les yeux gonflés. On se dit que c'est la présence des autres qui les empêchent de laisser leurs larmes couler. Appuyés sur le mur, elles attendent.

- Lucas ? Une infirmière, moustachue, nous appelle.
- Oui c'est nous.

Les tests peuvent commencer. Une heure d'inspirations et d'expirations dans des tubes transparents à travers un embout en caoutchouc coincé entre les lèvres et les dents.

Aucun commentaire: