Pages avec des trucs

mercredi 12 décembre 2007

PMduM - lapin

Le rail du rire

Une gare, une salle d'attente, des sièges rouges fixés en grappes, des gens assis, debouts, en costume, en jeans, en sportwear, avec ou sans écouteurs dans les oreilles, au téléphone, qui marchent, qui parlent, qui regardent, qui lisent.
"Ding, dong". Ce n'est pas le tube des Rita Mitsoukos qui commence mais les hauts-parleurs des quais qui braillent "Dames en heren de trein naar Oostende..." Je comprends, il parlerait le flamand que ce serait la même chose. Dans les gares, ils ont installé un système spécialement conçu pour que les voyageurs ne comprenent pas ce qui est dit, ainsi ils se trompent de train et vont vers des destinations surprises. L'humour du chemin de fer passe par des voies incompréhensibles.

Un autre exemple de ce merveileux humour qu'on prête aux sociétés de chemin de fer : s'il n'y a pas assez de place assises dans les wagons, c'est pour faire rire avec la blague éculée de celui qui tombe quand le train freine "hiiihiiihi" sèchement. Ou le coup des tablettes glissantes pour te bidonner avec le café chaud qui te brûle "aïe" les cuisses en se renversant. Encore ? SI le wagon se balance doucement c'est pour te bercer mon enfant. Tu t'endors "ronron" tranquilement et puis "ding dong", une voix nasillarde crachote "Mesdames et messieurs, nous entrons en gare de...". Et tu ris de voir le même regard hagard que le tien dans les yeux gonflés de tes voisins.

Quand une loco percute quelqu'un de plein fouet au milieu d'un carrefour sans barrières, c'est pour se maquiller comme un clown au nez rouge. Et surtout, ne pas oublier la fameuse alerte à la bombe : "ding dong, veuillez rester calme et sortir par les voies appropriées le plus rapidement possible, merci". Un cheminot qui veut se reposer ? Ou avoir la gare à lui tout seul pour s'y amuser ?

On ne le dira jamais assez, le train ça fait du bien.

mardi 11 décembre 2007

La Belgique n'a pas besoin de gouvernement

La Belgique ne serait donc pas gérable, vivable sans gouvernement.
Ah bon ?!?

Pourquoi ne voit-on pas ce problème comme une solution ? Les institutions existantes ne suffisent-elles pas pour conduire le pays ? Le parlement pourrait remplir toutes les fonctions : il fait les lois et les vote, pourquoi ne les appliquerait-il pas ? Les commissions deviendraient des ministères d'une nouvelle sorte. Ça demanderait aux sénateurs et députés un peu plus de travail mais ils ont été élus pour diriger le pays. La démocratie belge en serait un peu plus directe. Et, non négligeable, elle ne passerait plus pour le pays où il y a le plus de ministres par habitant.

dimanche 18 novembre 2007

Interzone

16h, elle est sortit à 16h au lieu de 16h30. Elle devait sûrement récupérer ses heures sup.
Il faisait un froid, la bruine détrempait tout et le boulevard puait les gaz d'échappements. La mélodie de "she's lost control" sortait du Zen direction ses oreilles.

Sans les voir, elle passa devant un tas de clodos aux vêtements sentant la sueur rance et l'urine. Un nuage de cara pils sortait de leurs bouches. Elle cru reconnaître quelqu'un, se détourna et continua son chemin. Leurs yeux injectés de sang la suivirent un instant. La note stridente de "I remember nothing" lui vrilla les tympans.

Sur le même trottoir, elle freina devant le café "Le pauvre job". Coincé entre un immeuble de bureaux et un monastère de bigotes, il était à remettre. Elle eu un léger sourire en pensant à la biture qui avait suivi un repas avec ses collègues quelques années auparavant. Vu l'ambiance actuelle, ça ne risquait pas de se reproduire. Ce pub avait toujours eu des problèmes de refoulement, soit ces les égouts qui puaient soit le vomi des clients, pour la plupart des employés de bureau des environs qui venaient s'en jeter une avant de rentrer se finir devant la télé.
Elle accéléra le pas quand les cymbales de "shadowplay" explosèrent dans ses écouteurs.

Le carrefour suivant avait été refait. Du bitume rouge sous le passage pour piétons blancs. Ça ressemblait à de la cervelle écrasée dans une flaque de sang. Elle fit bien attention en traversant. Se faire renverser un fois lui avait suffit. Et cette ville qui se tournait vers le tout pour la voiture. Ils allaient la faire crever et nous pas la même occasion. Si le gaz carbonique ne sent rien, ce n'était pas le cas des friteries qui l'encerclaient. La basse de "Wilderness" rythma sa traversée du boulevard.


A la caisse elle prit un billet pour "99 F", le film. Quand elle entra dans la salle l'ouvreuse avait disparu.
"Ce ticket n'est pas valable sans sa souche - ni repris - ni échangé"
Elle pensa à sa collection de vieux tickets de concerts. Ils avaient de la gueule ; maintenant on dirait ceux de la boucherie Schumacher. L'esthétique du rock a disparu dans les fosses de la rentabilité. En s'asseyant, elle coupa son lecteur musical au moment où Ian Curtis gueulait "And I was looking for a friend of mine".

A 18h, quand elle remit ses écouteurs, "Interzone" reprit où il s'était arrêté. La salle bleue du cinéma sentait le renfermé, trop de gens dans un espace confiné, ça l'avait toujours un peu dégoûté.
Le film lui avait tiré quelques sourires, elle avait pensé à Blabla et à son "cache-cache pub" : "Je bouche mes yeux , je cache mes oreilles et je regarde pas. La pub ! Beûrk !". Et puis elle s'était dit qu'un publiciste de perdu et c'était dix qui guerroiaient pour sa place. Et que c'était pas demain la veille qu'ils seraient tous morts.

Dehors la bruine tombait plus drue et le froid lui faisait mal au bout des doigts. Elle étira le pas et fonça vers la librairie où avait lieu une conférence. "Disorder" commençait à peine qu'elle le coupa. Elle arriva en retard. Au sous-sol, une pièce pleine de livres et de gens, la même odeur qu'au cinéma. Ils écoutaient dans un silence religieux un exposé sur la vérité et la croyance.
Elle était debout, au fond, jusqu'au moment où un vieux beau leva son cul de la chaise inconfortable en plastique brun moulé qui avait gardé la chaleur de ses fesses. Ca aussi elle n'aimait pas trop.


1h40 plus tard, elle se dépêcha de quitter les lieux. Les gens du fond étaient déjà sorti. Ca faisait un peu cancre de partir avant la fin mais elle ne voulait pas rater son bus. Place Cathédrale elle remarqua la disparition des bancs publiques. Etait-ce pour emmerder les clodos, les amoureux ou pour installer la patinoire et les aubettes afin que le peuple puisse se distraire en bouffant, en buvant et en regardant les patineurs se vautrer sur la glace ? Sincérememt, elle s'en foutait. Tout ce qu'elle voulait c'est que le bus arrive. Elle avait froid. Elle attendit 10 minutes les mains sous les aiselles et les orteils recroquevillés dans les chaussures. Quand la mandoline de "love will tear us apart" commenca à l'hypnotiser, elle était dans le bus. Natalie venait à moi.


Merci à Anton Corbijn pour son film "Control" et à Joy Division d'avoir existé.

mardi 13 novembre 2007

haiku(s)

(haiku 1)
été chaud
la saucisse brûle
et tombe

(haiku 2)
un maigre livre
fines feuilles s'enroulent -
le temps touche à sa fin

(haiku 3)
Dans un océan
le lama - pas chinois
se noie

(haiku 4)
la terre fissurée
le ciel éclatant, trop bleu -
le cloporte sèche

(haiku 5)
tristes vacances,
brillant soleil pourrissant
la pluie et le vent

(haiku 6)
De l'oreille interne
le monde comme une toupie folle
Plus aucun équilibre

(haiku 7)
une goutte de pipi
dans la neige irisée
un puit qui jaunit

(haiku 8)
la couleur d'une gauche
qui pour plus de pouvoir court.
de honte devient rose

(haiku 9)
tu es moins que rien
avec ton ticket de train
nazi rail SA

lundi 1 octobre 2007

Nicolas Ancion - Nous sommes tous des playmobils

Avec Gunzig, mes deux auteurs belges contemporains préférés (bon, évidemment, je ne les ai pas tous lus !).
Ce recueil de nouvelles nous annoncent une bonne nouvelle : nous sommes des petits bonshommes jaunes en plastique dur avec des moufles aux mains ! Décalé et décapant.

Remarque bibliophilique : mon édition a une couverture dans les tons bleus.

Editeur

Blog de Nicolas Ancion

samedi 1 septembre 2007

Thomas Gunzig - 10.000 litres d'horreur pure

Tous les livres de Thomas Gunzig sont bons à lire.
Un vrai plaisir suppure du dernier en date (2007). Son écriture un rien cynique et légèrement glauque est poussée à son paroxysme dans cette histoire de série z. Deviendra-t-il un jour un film et sera-t-il recommandé dans les "craignos monsters" ?

Editeur

Blog de Thomas Gunzig

mardi 28 août 2007

L'amour c'est...

L'amour c'est démarrer en 4x4 Subaru dès potron-minet, en faisant pouët-pouët au salut de la main molle de l'être aimé, ébouriffé, debout, pieds nus en peignoir sur le seuil, la porte d''entrée pas complétement fermé dans le dos, un rai de lumière fuyant par dessous, pour empêcher le froid d''envahir le nid douillet d''amour.

PMduM - Ronds de café : fesses

samedi 18 août 2007

1min - cuisine




Une minute et un chouia de ma vie pour Jarby Gabs McCoy
Dix sur dix

1min - texte Ancion(s)




Une minute et un chouia de ma vie pour Jarby Gabs McCoy
Neuf sur dix

1min - bière




Une minute et un chouia de ma vie pour Jarby Gabs McCoy
Huit sur dix

1min - voie rapide




Une minute et un chouia de ma vie pour Jarby Gabs McCoy
Sept sur dix

1min - ordinateur




Une minute et un chouia de ma vie pour Jarby Gabs McCoy
Six sur dix

1min - vaiselle




Une minute et un chouia de ma vie pour Jarby Gabs McCoy
Cinq sur dix

1min-03 - j'ai du bon tabac, enfin presque ...





Une minute et un chouia de ma vie pour Jarby Gabs McCoy
Trois sur dix

1min-04 - waiting for the bus





Une minute et un chouia de ma vie pour Jarby Gabs McCoy
Quatre sur dix

1min-02 - Lucas bonjour





Une minute et un chouia de ma vie pour Jarby Gabs McCoy
Deux sur dix

1min-01 - self service banking





Une minute et un chouia de ma vie pour Jarby Gabs McCoy
Un sur dix

mercredi 1 août 2007

dédalothèque

Ca fait maintenant des heures et des heures qu'il ère dans ce labyrinthe d'étagères. il s'est perdu entre les rayonnages plein de livres.

Certains sont écrits dans une langue qu'il ne conaît pas, d'autres dans un alphabet qu'il n'a jamais vu. Il y en a même qui ne ressemble pas à des livres (enfin à l'idée qu'il s'en fait) ils sont ronds comme un globe terrestre, pointus comme une pyramide, torsadés comme une corde.

C'est la cupidité, celle qui conduit le monde, qui l'a amené là. L'argent et le pouvoir nous poussent tous à faire des bêtises. Mais cette fois, c'est vraiment une grosse connerie. Mais grosse, très très grosse ... énorme comme une merde de mamouth.

Il a marché dedans du pied droit.

Son boulot, c'est détective. Alors comme tous les privés, il fouille, il enquête, il met ses maisn dans le cambouis, il prend des photos, il écrit des rapports. Tout ça sur des choses initéresantes. Des faits divers. Et puis, un jour cette commande, ce contrat : "je sousigné blablabla engage blablabla pour retrouver le livre blablabla pour la somme ..." Waouw ! Plein de chiffres. Plus qu'il n'en avait jamais vu. Ils a signé des deux mains. Il aurait mieux fait de se casser les bras.

Il connaît son boulot et en quelques jours il trouve cet étrange bâtiment, une tour hexagonale. Il sait que le livre est là. Il entre, par effraction évidemment. Appuie sur l'interrupteur et la lumière n'éclaire rien du tout. La tour est creuse et vide sauf une trappe au centre de la pièce. Il l'ouvre, descend l'escalier en colimaçon et se retrouve devant l'entrée de ce putain de labyrinthe.

Bon, le livre doit être au centre, normal, c'est le plus cher.

Il s'engage dans le dédale. Pour resortir à tous les coups des labyrinthes, il suffit de posez la main gauche sur le mur de gauche (ou droite sur le mur de droite) et jamais, au grand jamais, elle ne doit quitter le mur. Pas de bol, il ne savait rien de ce truc.

Sa main a quité le mur depuis longtemps, il est perdu. Il a bien pensé à renverser les étagères mais elles sont bien trop lourdes et trop hautes. En plus il a eu peur de l'effet domino et de se retrouver sous le dernier rayonnage.

Le plus angoissant c'est qu'il a déjà croisé deux squelettes à côtés de piles de livres. Un portait un habit de moine et l'autre une fraise.

Maintenant, il ne sait même plus depuis combien de temps il est là. Il n'en peut plus. Il est au bout du rouleau. Il s'assied, prend un livre, commence à lire.

vendredi 13 juillet 2007

Alice au Pays des Merveilles


Enfin, elle a osé. Elle est entrée dans une librairie. Elle est allée au rayon poche. Elle a cherché la lettre "c". Elle s'est emparée du livre. Elle est allée à la caisse. Elle a payé. Elle est rentrée chez elle. Elle l'a lu. Enfin !

Tout petit, la mère racontait une histoire à la smala de ses gosses pour les endormir.
Allongés dans leurs lits, Lorina, Dinah, Edith, Bill, Charles et elle pouvaient la voir assisse dans le chambranle de la porte. En ombre chinoise dans la lumière du couloir. Effrayante et rassurante ; masse intimidante et forme recourbée ; bloquant toute fuite et les emmenant dans de folles aventures.

Un jour, elle ouvrit "Alice aux Pays des Merveilles".
Le choc. La peur. Carole fit semblant de dormir pour qu'elle arrête. Elle s'effrayait de devoir courser le lapin, de rencontrer la dame de coeur, de se faire trancher la tête. Mais cette bouche sombre lisait, lisait, lisait...

Souvent le matin la surprenait sans se souvenir d'avoir entendu sa mère se taire ; toute étonnée d'avoir encore sa tête.

Et puis ce fut une autre histoire.

Depuis elle a refait le monde avec des buveurs de thé, regardé l'heure en râlant parce qu'elle était en retard, joué au strip-poker et même chassé le Snark.

Elle sourit d'avance au sourire de son fils Louis, ce soir, au moment du coucher.

jeudi 12 juillet 2007

De ma maison à mon école primaire

Un matin d'hiver de mes 12 ans, je parts avec mon p'tit frère Vincent à l'école. Le trajet n'est pas très long et nos parents n'ont pas encore peur de nous laisser nous promener seuls dans les bois.

Il a neigé. Des tonnes de blancs recouvrent la terre entière. Les branches des arbres n'en peuvent plus et la forêt brille dans la lumière de l'aube.


Nous escaladons la côte où, nous, les 4 frères avons appris à faire du vélo, une belle pente, bien casse-gueule.


Tout en haut, une maison qui aura toujours pour moi le goût du racisme bête et puant. La fille qui y habite m'a un jour crié "sale boche". Elle venait de voir cette stupide série télé sur "l'holocauste". Une vraie connasse qui ne sait pas faire la différence entre un nazi et un allemand ; un pitbull et un teckel ; du rhum Stroh et du redbull.


Après, la descente vers la voie de chemin de fer désaffectée (enfin, à ce moment, car maintenant, de temps en temps passe un train de marchandise).

Avec mon frère on a de la neige jusqu'aux genoux. On se pousse, on se lance des boules, on rigole, on tombe, on est mouillé. On a le visage brûlant de froid.

Après 15 minutes, on ressort sur la route déneigée. Ben oui, c'est la rue de la gendarmerie, alors faut qu'ils puissent aller vite vite chasser les voleurs. Avant, elle était dans la maison communale mais nos élus ne sont pas plus bêtes qu'à Las Vegas ou Charleroi.


Avant d'aller à l'école, on s'arrête chez Nénenne et Bon papa, la grand-mère a l'accent teutonique et le grand-père qui la ramena dans son sac en fuyant le stalag de Königsberg. (Non seulement il a vécu 5 ans sur le dos des nazis mais en plus il leur a piqué une femme, bien vu papy quant tu fais de la résistance).

Chez eux, on boit un cacao ou un lait. Mais toujours chaud. Puis on remet nos bottes froides et on court vers l'école via une des ruelles du village. Elle passe entre la scierie et des jardinets. (Mmmh, l'odeur du bois fraîchement coupé). Il y a des trous dans les murs et un jour, bien plus tard, avec un autre frère (je crois bien que c'était Christian, mais ça aurait pu être Yves), on a volé un paquet de clopes à un menuisier pour tester la fumette. C'était dégueu. Mais j'ai fumé de 16 à 36 ans. Je dois avoir les poumons comme le goudron de la cour de récré de cette petite école communale où on se sépare mon frère et moi. Et j'arrive dans la classe de 6ème de Mr Delferière.
- Allez, enfilez vos pantoufles et dépêchez-vous de rejoindre vos bancs. En silence !

La journée commence.

dimanche 22 avril 2007

Vive les manifs

Pour vivre il faut marcher. Pour marcher il faut un but ou se faire avoir. Le but : se faire voir et pas que par les Grecs, non, par un max de gens comme Jean, par exemple.

En sus du but, il y a la cause. Pourquoi que je marche sinon pour qu'on cause du pourquoi je marche !? hein !?

Après le but, la cause, il y a le moment. Il faut bien doser : pas trop chaud, pas trop froid, pas trop sec, pas trop humide : pas facile.

Sans oublier le trajet. Ah ! Le trajet ! D'un symbole à l'autre, il n'y a pas d'autre choix. Imagine de marcher d'ici à là-bas ou ni ici ni là-bas n'aurait de sens sauf d'aller d'ici à là-bas !? Personne ne marcherait. Donc ici et là-bas sont des endroits en droit d'être reconnu.

L'important c'est de participer.

jeudi 1 février 2007

Jean Teulé - Le Magasin des Suicides

Ahahah, trop fort.
Avec la famille Tuvache votre mort est garantie.
A mourir de rire.
Les personnages sont attachants, c'est comme si Tod Browning avait pris de l'ecstasy avant de réaliser "freaks".


Editeur